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Histoire des Juifs en Europe
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13 septembre 2010

M.-L. BROGGI ARCHITECTE

DSCF6003C'était un secret bien gardé, ses amis de Montréal l'ignoraient. Mais deux images de Marusa existent sur les murs de Montréal à la station de métro Acadie tout près d'Outremont. Elle faisait en effet partie du staff du cabinet d'architecte qui construisit cette station de métro à la fin des années 1980. Elle fut choisie avec DSCF5884d'autres personnes pour illustrer le décor de la station. Dans une première image, on la voit se rouler par terre en lançant une chaussure en l'air ; dans la seconde elle tombe à la renverse dans le vide.

Quelques jours après sa mort je suis allé déposer des violettes sous la première pour lui rendre un dernier hommage avant de repartir pour Paris.

Marusa ne se prenait pas au sérieux... Elle est devenue, comme elle l'écrivait elle-même à propos de ses grandes toiles, un "malfaiteur dissimulé dans la roche, devenue roc". L'humour se conjugue au vertige sans être en opposition.

Comme le rappelle un article du journal de l'Université de Montréal, Forum, dans son numéro 14 du 29 novembre 1999, Marusa avait été formée à Coire (Chur) en Suisse en dessin d'architecture et en arts plastiques, de même qu'à l'Ecole des Beaux-Arts à Paris. Avant de participer à la construction de la station Acadie de Montréal, elle avait travaillé en tant que technicienne en architecture et designer à Zürich, Paris et Montréal. Cette passion pour l'architecture, dont elle fit son métier et qui lui venait de son père, devenu architecte et entrepreneur dans le bâtiment Planm_troet la construction de chalets en Suisse, n'était pas sans influence sur sa peinture et ses réalisations picturales avec photoshop visibles sur son blog. "Réalisée dans une démarche exploratoire éclatée, précise l'article à propos de son exposition à la galerie Photocom du Département de communication de l'UQAM (l'Université de Montréal), l'exposition laisse transparaître l'influence de ses autres sphères de travail mais laisse aussi l'imagination non dirigée se manifester. La composition de l'exposition se révèle ainsi haute en couleurs et en textures, ce dernier aspect marquant l'approche de l'artiste en tant que Planm_tropeintre, plus tridimensionnelle." On retrouve cette tridimensionnalité aussi dans ses grandes toiles de deux mètres de haut comme dans de plus petites sur foamcore où l'image n'est pas en totalité dans le même plan. Elle s'est livrée à ce qu'Hélène Le Beau appelle dans article des Arts visuels", intitulé "Coup d'éclat", datant de septembre 1991, à une "nouvelle esthétique de la déconstruction" qui lui vient directement de l'architecture. Elle se fait "architecte de la douleur", précise Hélène Le Beau dans ce bel article inspiré à propos d'une exposition de ses oeuvres d'alors à la galerie Michel Tétreault à l'automne 1991. Elle ajoute : "Dans le silence de son fontaine___projet_d_architectureatelier-salon, elle a retrouvé les paysages de son enfance, elle les a démembrés, comme on fait éclater la famille pour sauver sa peau, elle les a relus, revus, livrés à sa nostalgie et fixés à jamais dans une mémoire qu'elle nous offre en partage. (...) Puis, petit à petit, j'ai senti la force de ce démembrement, de ces plaques de foamcore découpées, assemblées par l'architecte de la douleur. Le montage m'avait semblé léger, il m'apparaissait soudain sur les funtana_ava_cotschna3murs de la galerie Michel Tétreault riche, troublant, grave. Derrière la douceur du pastel, il y a la violence de la mise en pièces, de la masse qui s'impose et se multiplie. Au-delà des vallées des Grisons, des espaces inconnus du Nou veau-Monde, du vert des prairies, du blond des meules de blé, du rouge du couchant, il y a l'odeur des montagnes qui enferment, le bruit de la terre qui étouffe le cri des enfants. La peur du vide, terrifiante, que seule la découpe peut contenir." Il est difficile de dire mieux pour souligner les rapports étroits que Marusa a entretenus tout au long de sa vie entre son travail de peintre et sa maison_1976_copysonatine_blogformation en architecture.< /p>

Marusa était aussi l'auteur de deux projets d'architecture, deux fontaines, qui ne se sont pas réalisés. Elle avait également dessiné les plans d'une maison à construire, la maison du bonheur. Un jour, peut-être, ses projets verront-ils le jour !

Des informations sur la station de métro Acadie et le photographe auteur des représentations murales dans la station Acadie.

Les oeuvres de Marie-Louise Broggi sont désormais visibles sur le site officiel.

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Commentaires
M
C'est effectivement un scandale. Qui ne m'étonne guère dans notre pays.
J
ce n'est pas un commentaire du billet,mais un appel;compte tenu des positions que vous aviez prise sur le blog d'Assouline,j'imagine que la situation de Catherine Pederzoli,votre collegue ,suspendue quatre mois pour faire trop de place à la shoah dans ses cours ,vous révolte.<br /> Cette suspension aboutissement d'une enquête de l'inspection génerale a été diligentéee contre elle par l'administration de son lycéee qui la harcele depuis un an,pour arriver à supprimer les voyages scolaires qu'elle organise sur les lieux de déportation . Il existe sur face book un comité de soutien et un appel à signer une petition en sa faveur.
J
... tu as fait le mieux possible. Pense un peu à toi, maintenant !
C
Depuis hier vous avez ajouté des photos tellement émouvantes : Marusa sur son canapé, dans son intérieur... les petites statuettes, le voilage sur la fenêtre qui noue avec le lumière du ciel et maintenant ce vertige : elle dans l'espace. Ce saut dans le vide est fabuleux et votre petit bouquet de violettes sous cette image photographique de la voûte est incroyablement proche. Peu à peu, sa présence (délivrée de la souffrance liée au cancer et à la mort) gagne en merveilleuse multiplication.<br /> Pour vous...deux, ce très beau poème méditatif que Jacques Roubaud a écrit à la mort D'Alix Cléo ("Quelque chose noir" nrf)<br /> <br /> "Cette photographie, ta dernière, je l'ai laissée sur le mur, où tu l'avais mise, entre les deux fenêtres,<br /> <br /> Et le soir, recevant la lumière, je m'assieds, sur cette chaise, toujours la même, la regarder, où tu l'as posée, entre les deux fenêtres,<br /> <br /> Et ce que l'on voit, là, recevant la lumière, qui décline, dans le golfe de toits, à gauche de l'église, ce qu'on voit, les soirs, assis sur cette chaise, est, précisément,<br /> <br /> Ce que montre l'image laissée sur le mur, sur le papier brun sombre du mur, entre les deux fenêtres, la lumière, <br /> <br /> Avance, en deux langues obliques, coule, dans l'image, vers le point exact où le regard qui l'a conçue, le tien, a conçu, de verser indéfiniment de la lumière vers qui, moi, la regarde, <br /> <br /> Posée, au coeur, de ce qu'elle montre, <br /> <br /> parcequ'en ce coeur, le coeur de ce qu'elle montre, que je vois, il y a aussi, encore l'image elle-même, contenue en lui, et la lumière, entre, depuis toujours, depuis le golfe de toits à gauche de l'église, mais surtout il y a, ce qui maintenant manque<br /> <br /> Toi parceque tes yeux dans l'image, qui me regardent, en ce point, cette chaise, où je me place, pour te voir, tes yeux, <br /> <br /> Voient déjà, le moment, où tu serais absente, le prévoient, et c'est pourquoi, je n'ai pas pu bouger de ce lieu-là."
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